Quand un arbitre découvre le foot adapté

par LSA IDF / 20 avr. 2022 à 11:31 Mise à jour 20 avr. 2022 à 12:11

A vous couper le sifflet ! 

Les arbitres font partie du jeu. Ils sont les garants de l'équité sportive et donnent à une rencontre un côté institutionnel nécessaire.

Lors des finales régionales de para foot adapté au siège du District 77, les joueurs ont été de suite sensible à la présence des deux arbitres présents. Pour Semni, cela constituait une grande première. Interview avant son baptême du feu.

(Photo Emidio Correia)

Que représente pour vous le fait d'arbitrer les finales régionales ?

(Hésitant) a vrai dire, c'est la première fois que j'arbitre le sport adapté. La commission m'a demandé de venir siffler ces finales et j'avoue que je suis resté un peu étonné par la démarche. Je ne savais pas du tout en quoi cela consistait.

Votre premier réflexe ?

(Sourire) De bien mettre dans mon sac les cartons rouge et jaune. En plus c'est vrai. Je ne savais pas à quoi m'attendre. J'ai recherché ensuite des informations sur l'ordi concernant le sport adapté et aussi voir si les règles du jeu étaient différentes. J'avais un peu honte de venir sans m'être renseigné.

Vous avez trouvé ce que vous cherchiez à savoir peut-être un cadre pour votre rôle d'arbitre ?

(Silence) Oui certainement, savoir comment arbitrer, siffler les fautes. J'ai arbitré 5 ans avant de partir faire mon métier de militaire et je viens de reprendre. L'autorité je connais mais j'avoue que le sport adapté non. Le foot est un sport universel et tout le monde peut y jouer ce qui est bien.

Quels sont les enseignements que vous avez tiré de cette expérience ?

J'ai de suite vu que c'était sympa avec des jeunes venus pour s'amuser mais aussi donner le meilleur d'eux-mêmes car la notion de compétition est bien là mais dans un climat que je ne connaissais pas.

(Photo Emidio Correia) 

Cela vous a-t-il changé des matches habituels ?

(Large sourire) Vous savez, quand vous arbitrez de tels matchs qui se passent bien, sans incident, du fair-play, de la joie visible de s'amuser, cela pose question. Quand je prends le sifflet chez les U14 par exemple, cela chauffe autour du stade avec les parents qui encouragent mais aussi parfois insultent. Ce n'est pas facile. Chez les U16 il n'y a plus les parents mais les copains des joueurs qui viennent parfois en bande et là-aussi c'est chaud. Ce jour de finale à Montry a été une révélation pour moi avec le foot adapté. On pourrait enlever le terme adapté car le foot est un langage commun. Moi je trouve que c'est une belle vitrine et mettre en lumière ces joueurs est une chose normale.

Un arbitre heureux ?

Pour un arbitre, prendre le sifflet dans un tel climat sur le terrain et aussi autour est un acte magnifique. On prend plaisir, on participe au jeu et ce que j'ai vu ce sont ces joueurs qui respectent l'arbitre. Cela ne conteste pas et le jeu se déroule avec limpidité. C'est super et cela redonne la foi dans l'arbitrage. Les jeunes montrent l'exemple. Il faudrait que tout le monde s'en inspire. Une leçon de vie pour tout le monde. J'ai adoré.

Vous connaissez maintenant un peu mieux l'esprit ?

Oui et j'ai laissé mes cartons dans la poche. (Rire)

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