Pourquoi CAK est-il un exemple ?

par LSA IDF / 17 juil. 2023 à 07:39 Mise à jour 17 juil. 2023 à 07:59

Pourquoi Charles-Antoine Kouakou est-il un phare pour le sport adapté ? 

Revenant de blessure, CAK a pris la 4e place des Mondiaux à Charléty. Un record d'Europe à la clé avec 47.59 sur 400 m et surtout le fameux ticket qualificatif pour Paris 2024. Mission remplie pour le coureur d'Antony 92 et le sociétaire de l'AEDE, jardinier aux espaces verts à l'ESAT de Drancy.

Mais que représente vraiment ce succès ? On tente d'y répondre ne 10 points. 

1) Pour son investissement personnel, son courage sur la piste, son abnégation à l'entraînement et tout simplement les valeurs morales, mentales apportées par le sport dans son épanouissement.

2) Charles-Antoine apporte une visibilité du sport adapté. Enfin ! Dans ces Mondiaux où le handi sport représente 90% des compétitions, le sport para sport adapté commence à se faire entendre et voir. A la sortie des Globals Games, une réussite totale sur le plan de l'organisation, il semble avoir quelques frémissements sur le plan médiatique. Saluons la couverture par L'Equipe 21, la télé du sport.

(CAK a bénéficié du bon travail du Pôle France de la FFSA) 

3) Le sport adapté doit aussi posséder une visibilité dans les établissements spécialisés avec des éducateurs sportifs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes pour les enfants qui découvrent dans le sport adapté la possibilité de grandir en harmonie avec leur corps et leurs besoins. Il est donc primordial que dans les IME, ESAT, établissements spécialisés... que les jeunes enfants, ados et adultes aient une référence. CAK est un phare qui permet d'éclairer les bienfaits de la pratique sportive. Tout le monde ne peut être un champion mais cette identification positive permet de se lancer dans la pratique pour les bienfaits de la santé.

4) CAK est épaulé par la FFSA chère à Marc Truffaut qui fait des efforts dans le suivi, l'organisation des stages, la mise en place d'un entraînement sérieux qui porte ses fruits pour le Pôle France et ce, dans bon nombre de disciplines.

5) Chacun joue son rôle dans la construction d'un champion mais saluons avant tout le rôle des éducateurs et de ses deux principaux entraîneurs Vincent Clarico (Antony 92) et Frédéric Drieu (Pôle France). Deux références, deux appuis, techniques et éducatifs qui ont forgé en CAK un véritable champion mais aussi un homme qui grandit malgré ses difficultés de déficience mentale.

( CAK qualifié pour Paris 2024)

6) L'ESAT de Drancy-Le Bourget a joué un rôle primordial dans la construction du champion. Cet employé aux espaces verts a bénéficié depuis le départ de l'aventure de l'investissement total de son directeur Jean-Michel Turlick ô combien investi. Le rarelais sur le terrain a été pris par l'éducateur de l'ESAT Alexis Champin qui a permis à CAK de gérer le quotidien (transports, nourriture, papiers, apprentissage de la lecture...) Un travail de fond essentiel pour la stabilité d'un jeune qui a trouvé un cadre, une aide et une sécurité.

(Alexis Champin, un éducateur de l'ESAT de drancy-Le Bourget qui a permis à CAK d'être ce qu'il est. Un travail dans l'ombre mais qui a mis le champion en lumière) 

7) La Ligue Ile-de-France a contribué aussi à lancer le jeune pour lui permettre de s'épanouir et progresser dans le club d'Antony. La Ligue a participé aussi avec le regard bienveillant de la FFSA d'accompagner le champion paralympique à son retour de Tokyo dans de nombreuses sorties qui avaient pour but de permettre à CAK de s'exprimer. Pas question de se déplacer pour une unique remise de médaille mais veiller à donner la parole au jeune par le biais de conférences et d'une mise en valeur comme en septembre 2022 où il a été parrain du prestigieux rendez-vous SportissiMeaux avec 10 000 visiteurs.

8) CAK depuis le début est "la vedette" de son ESAT de Drancy. La réception du champion a été émouvante et grandiose lors de son titre paralympique. On a retrouvé son fan club à Charléty et il en sera de même pour Paris 2024. L'identification a un champion de sa trempe est une image positive et éclairante.

(CAK, un homme très entouré, un champion adulé)

9) CAk commence à faire parler de lui dans les médias. Sa gentillesse, sa bonne humeur, son sourire sont des relais formidables pour les journalistes qui apprenent à le connaître et au-delà commencent aussi à savoir parler du handicap sans peur et avec une ouverture qui permettra à tout le monde de banaliser cette peur pour s'intéresser au champion, à l'homme.

10) Faire 47"59 sur 400 m est-il à la portée de tous ? Cette performance de très haut rang classe le Parisien dans un contexte de haut niveau avec la reconnaissance naturelle de tous ceux qui connaissent le sport. CAK a le savoir-faire. Il suffit maintenant de le faire-savoir pour une meilleure reconnaissance du sport adapté.

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