Il n'est pas facile pour un sportifs d'affronter un public, d'expliquer son expérience, son ressenti, ses émotions. La pongiste Maëlys Fève, ,rencontrée à Corbeil-Essonnes lors du championnat régional nous avait confié quelques jours avant ses grands rendez-vous ses inquiétudes avec un stress naturel qui commençait à monter. La discussion avait été intéressante et Maëlys très à l'écoute de la démarche à suivre pour être soi-même.
On se rappelle des premiers pas du champion paralympique Charles-Antoine Kouakou après sa médaille d'or de Tokyo. Le coureur de 400 m s'était mis doucement dans le bain pour monter sur les scènes en prenant à chaque fois de l'envergure dans ses propos. Une belle expérience qui lui a permis d'affronter la peur logique du micro pour s'adresser à des auditoires qui ont été sous le charme de ce jeune qui a surmonté les difficultés pour apporter sa fraicheur et sa sincérité.
Mais là, Maëlys était seule face aux jeunes collégiens pour structurer son parcours et son expérience de joueuse de haut niveau de para tennis de table adapté. Pas un exercice de tout repos lorsqu'il faut entrer dans l'arène et se lancer dans le grand bain.
" Au début j'ai eu vraiment peur, j'ai failli pleurer de stress mais j'ai réussi à me contrôler je me suis vite sentie bien. J'ai raconté mon parcours, j'ai parlé de mes entraînements de Poitiers, j'ai parlé de la raquette, son importance dans le jeu, un peu de tout et j'ai trouvé de suite des jeunes à l'écoute. Ils ont kiffé et moi aussi. C'était incroyable. Cela donne envie de recommencer. J'ai parlé aussi de mon handicap et du harcèlement au collège. J'ai beaucoup aimé. "
La venue de la jeune pongiste de 19 ans, un peu juste bien entendu pour une sélection à Paris 2024 mais qui commence à se projeter sur les prochains Jeux a effectivement donné lieu au collège Jean Zay, à Morsang sur Orge à un bel échange. Entre jeunes, le courant est passé car le langage est le même et les aspirations de vie identiques. La force de caractère de la douce pongiste a été ressentie avec un feeling naturel. Visiblement à l'aise dans ce grand bain d'échanges productifs, Maëlys, qui a longtemps été timide et réservée, a ouvert tout simplement son cœur.
Visiblement, l'ambassadrice de la ville de Corbeil-Essonnes et future porteuse de flamme a aimé cette aventure puisque le lendemain elle était à la MJC de Corbeil-Essonnes, pour un groupe de l'IME de Draveil et une classe de l'école Quatre Vents à Corbeil-Essonnes.
L'occasion d'expliquer et de porter les valeurs du sport, le quotidien d'une sportive, les recettes face au stress, l'égalité d'accès filles-garçons à la pratique sportive.
Voilà un bel exemple d'inclusion et surtout une manière pédagogique efficace de parler du sport adapté par le biais de champions et championnes dont le discours non formaté et lointain des réalités parle directement aux jeunes.
A voir le visage réjoui et détendu de Maëlys lors des séances d'autographes, la mission humaine et pédagogique a été remplie avec le soutien apprécié des dirigeants de tennis de table mais aussi les enseignants et la ville de Corbeil-Essonnes très investie dans le sport porteur de valeurs humaines.
Un match gagné haut la main par celle dont la confiance en elle va lui permettre de progresser encore et encore.