Laurie Descouture dans le grand "8" (juin) aux Global Games de Vichy 

L'équitation et plus particulièrement l'épreuve du dressage vont entrer en piste pour la première fois des Global Games. Une double joie légitime pour Laurie Descouture qui va pouvoir affronter les meilleurs cavaliers mondiaux et ce, dans son pays à Vichy. L'équitation a été mise en place en 2016 avec les championnats mondiaux par vidéo. De quoi motiver la souriante cavalière qui fait partie du Conseil consultatif des sportifs de la Ligue Île-de-France.
Si le dressage nécessite une allure constante et un calme olympien il aura fallu beaucoup de patience à cette cavalière qui va sur ses 30 ans pour poursuivre son rêve commencé en 2003 en découvrant l'équitation dans son IME. Un coup de foudre ? Mieux, une vie qui rebondit avec cette complicité merveilleuse avec l'animal. " Il existe une fusion avec mon cheval Tornado des Quarts un peu comme si j'étais marié avec lui. Je l'aime et le respecte et tous les deux nous ne formons qu'un " souligne cette jeune femme admirative des prouesses de son cheval. Une complicité totale.

L'équipe fait bloc autour de Laurie 

Hélas, à l'approche des Global games son monde s'écroule. Son cheval adoré prend de l'âge et commence à souffrir : " On a travaillé tous les jours avec Tornado et il encaisse beaucoup moins les répétitions chose logique." glisse Thierry Descouture le papa qui épaule comme toute la famille Laurie. La petite chance de l'amener à Vichy va s'émousser car la charge physique qui sera la sienne aux Global Games est insurmontable.
Faire une croix sur le rêve de Laurie ? Fonceur dans l'âme, papa Thierry va remuer ciel et terre et même sans le cheval va franchir tous les obstacles. Un parcours du combattant pour trouver très vite une autre monture, des partenaires, un entraîneur : " Sa coach est tombée enciente et il fallait la protéger. " Nicolas et les écuries de dressage de Liverdy entrent dans la danse. Le temps est compté et le périple encore long. Presque insurmontable. 
Laurie ne désespère pas. Elle encaisse le coup de faire sans son cheval adoré. Nicolas Commenge prend le relais au coaching. Un sacré cavalier, sélectionné aux Jeux paralympiques à deux reprises, pour le Brésil. Du très haut de gamme et un entraîneur qui relève le défi. Mieux un cheval "Win du Vieux Logis" entre en coup de vent comme une rafale equi décoiffe les interrogations. Ancien cheval de niveau Pro 1 il revient en scène. Pas facile pour Laurie mais il va vite contribuer à faire progresser sa cavalière : " Il est super, on s'entend bien, on apprend à se connaître."

Un choix délicat 

Les entraînements de mars s'enchaînent. Tornado pendant ce temps récupère après un mois et demi au repos salutaire. Il redevient plus fort qu'avant. Tornado hausse son niveau et grimpe à 66% sur le plancher des difficultés. Win est toutefois au-dessus à 70%
Avec une logique cartésienne mais aussi par respect pour le futur travail demandé à Vichy, le team s'oriente sur Win naturellement. Laurie est triste mais comprend la situation, la seule valable. " La décision finale a été prise le 25 mai.  Avec le voyage, les 3 jours d'entraînement et les deux jours de compétition, Tornado va se fatiguer et on se doit de le ménager. Nous en aurons besoin après. "

6 entraînements par semaine 

Laurie avec son nouveau coach se donne les moyens et bosse à fond avec 6 entraînements par semaine, plus que les footeux du PSG. Elle s'accroche, ravale sa déception de ne pas être de la fête avec son cheval adoré "Cela a été compliqué pour elle et a vécu cela comme une trahison vis à vis de Tornado mais elle a vu aussi que Tornado n'arrivait plus à suivre à l'entraînement."
Avec Win, le couple s'est formé et l'entente est bonne. La complicité aussi. Pour Thierry, il faut mettre toutes les chances de son côté. Il n'hésite pas à réduire son temps de travail pour épauler sa filles. A 58 ans, le travail de nuit et les continuels déplacements émoussent un homme, même de constitution solide. Le suivi psychologique tous les 15 jours est d'une grande aide pour Laurie ainsi qu'un travail spécifique de maintien pour travailler la posture et pour couronner le tout un ostéopathe pour dévérouiller le corps et  enlever ses douleurs du dos. Le voile de la souffrance se lève et l'horizon s'éclaircit.

Faire du mieux possible 

(Laurie a fière allure dans son bel équipement. la classe ! )

Alors que peut-on attendre aux Global Games ?. Thierry,qui a la particularité de tout donner pour sa fille, a celle aussi de se mettre en retrait en laissant l'entraîneur travailler sereinement. Une belle attitude mais la réponse ne manque pas non plus d'équilibre dans la bouche d'un papa uniquement heureux du bonheur de sa fille :" Ce que l'on souhaite c'est avant tout et surtout faire du mieux possible. Le staff a fait le maximum qu'il pouvait faire, Laurie aussi. Quoiqu'il se passe on ne pouvait pas faire mieux, donner plus car on a été au maximum. " Il n'y aura donc aucun regret avec les partenaires qui ont joué le jeu mais aussi une formidable reconnaissance avec les clubs hippiques qui ont ouvert les bras pour que Laurie puisse participer aux compétitions comme au Mans, Vierzon, Milly-la Forêt..."  En France on n'a que très peu de rendez-vous mais là, nous sommes sortis 10 fois cette dernière année. On voit le résultat et la progression. C'est vraiment chouette. "
Le staff partira sur Vichy le 1er juin alors que le cheval s'entraînera jusqu'au dernier moment pour partir lundi 5 juin pour la compétition qui aura lieu les 8 et 9. L'histoire est belle dans ce collectif qui donne à Laurie une formidable bouffée d'oxygène pour cette passion à fleur de peau. Le résultat sera ce qu'il doit être mais l'essentiel a été dans ce désir de fédérer les énergies pour permettre à la souriante et douce Laurie de toucher les étoiles. Malgré sa quinzaine de titres nationaux depuis 2014, Laurie va découvrir un autre monde en gardant quoiqu'il arrive une pensée très forte pour Tornado des Quarts. Et là c'est certain, il n'y aura aucun écart dans cet amour d'une sportive de haut niveau et son cheval tant aimé.
Pascal Pioppi