La parole à Maëllys Dréan 

La nageuse de Claye-Souilly peaufine sa dorme actuelle par des épreuves de longues distances. Elle nous permet par ce retour ô combien intéressant de mieux faire connaissance avec ce sport exigeant et cet handicap lié à l'autisme qui lui permet de se mesurer aux autres en s'adaptant en permanence aux éléments de l'eau vive.

Entrez dans le grand bain avec la championne...

(Maëllys lutte avant tout contre elle-même dans ce sport exigeant)

« Les handicaps sont une forme de singularité qui met toujours en valeur tant d’autres qualités
insoupçonnées ! Être différent signifie simplement que vous êtes assez courageux pour être vous- même ». L’eau libre nous rend la vie dure.
Ce dernier week-end, une étape de Coupe de France eau libre à eu lieu à Troyes.
Je pense avoir raté la deuxième place du podium pour disqualification, oui, par erreur, je n’ai pas suivi le parcours tracé.

" Difficile de réaliser des gestes coordonnés "

En effet, j’ai été mal orientée sur le parcours par le staff de sécurité.
Dois-je m’en prendre qu’à moi, nous n’avons pas à suivre leurs indications d’orientations mais dans  certaines situations comment faire ?
C’est un sport ou nous sommes seuls sur des grandes distances accompagnés de très loin seulement  par notre coach.
Pourquoi je l’ai écouté, je suis dyspraxique et dysgraphique, ce sont des troubles neurologiques qui se  caractérisent par une difficulté à réaliser des gestes coordonnés et/ou à organiser ses pensées.
Nous avons presque tout le temps l’impression de les réaliser pour la première fois avec des grandes difficultés d’orientation.
En couvrant de grandes distances, les nageurs en eau libre peuvent se faire dérouter en raison du courant, des vagues, du vent et de la mauvaise visibilité.
En compétition, des bouées sont présentes de façon périodique, sur de grandes étendues d'eau pour ider le nageur à s'orienter.

" Une difficulté de tous les instants " 

Cependant, ces bouées sont souvent très éloignées les unes des autres, invisibles, en raison de la couleur, de l'interférence causée par de l'eau agitée et de la visibilité réduite des lunettes de natation et de la météo.

( A Troyes, il a fallu lutter contre lés éléments)

Les nageurs sont encouragés à «trianguler» en recherchant deux objets alignés et facilement visibles pour s'assurer qu'ils continuent à bien être alignés pendant la course.
Mais pour moi c’est une difficulté de chaque instant.
Il y a aussi le briefing d’avant course, très difficile de rester concentrée.
Alors pendant la course, il est possible que je m’appuie sur ce que j’entends et souvent je ne me rends pas compte où je suis et ce que je fais.
Je pense qu’il y a matière à réfléchir sur une possibilité d’adapter l’environnement de la course afin que nous puissions tous et toutes développer nos potentialités.
Je reste engagée et déterminée pour les prochaines compétitions, car le « nous » nous donne de la fierté sportive."