Francis Dargent, sa parole est d'or

par LSA IDF / 19 juin 2021 à 17:31 Mise à jour 20 juin 2021 à 18:58

A 73 ans, Francis Dargent saute toujours le pas lorsqu'il s'agit d'aller vers les autres. Logique, lui préside aux destinées de l'Elan de la Marne. Ce titi parigot qui a vécu dans un petit appartement dans le Xe arrondissement été un enfant sage " Il n'y a pas de témoin pour le confirmer" dit-il en préambule et en riant.

Le sport a fait partie de sa vie. Une sorte de touche à tout avec du basket puis gardien de but au foot, au hand aussi, de l'athlé, marche, course...; "Cela m'a plu. J'ai tenté le rugby mais c'était trop dur, mon fils a pris le relais bien après". Sa place préférée : gardien de but : "J'avais un amour pour ce poste de dernier rempart. Cela me plaisait de défendre mes cages." Peu de bobos pourtant à cette place exigeante où le but des attaquants diffère de celui qui protège son bien collectif :" J'ai eu une épaule abimée en tournoi vers 22 ans mais ce n'est pas trop grave. J'avais envie de partager avec une ambiance d'équipe et aussi sortir de chez moi pour découvrir d'autres choses."

D'un CAP électricien, Francis va tirer sur d'autres fils, ceux de la téléphonie et de l'électronique en étant responsable d'un service d'entretien d'une société de 1000 personnes. "Cela m'a toujours plu."

A un certain âge le sport lui ouvrira la porte "J'ai eu un fils handicapé qui aura 50 ans en septembre et qui a fréquenté les établissements spécialisés."

A Champigny, Francis commence par donner un coup de main. Avec son sens de la modération et l'engagement, il devient une pièce maîtresse du dispositif. L'éducateur référent étant parti il assure l'intérim pour dépanner : "C'était en 1986 et cela dure toujours" concède fataliste le président de l'Elan de la Marne. Club familial, les taches ne manquent pas avec 50 licenciés. Il assure la responsabilité de la commission basket pendant 16 ans, secrétaire du CD94 au moins 10 ans car il ne compte plus les années données pour les autres :" Nous avons eu de bons résultats en basket avec une place de vice-champion de France en D1".

La section prend de l'envergure. Deux sportifs demandent de monter une section tir à l'arc mais abandonnent et posent le carquois. Francis à plus d'une corde à son banjo et même son arc :"Il fallait bien assumer et assurer ce que mon épouse Gilberte et moi avons fait". Pour couronner le tout et fermer définitivement la porte au temps libre, il fait deux mandants à la Ligue de Sport adapté. Il concède beau joueur lui dont l'habitude du partage a dessiné sur son visage de sage un beau jardin secret :" J'ai été pris dans l'engrenage" Formule classique du bénévole intègre :"La mairie de Champigny est vraiment derrière nous et on a progressé. La COVID n'a pas été aisée à surmonter." Avec son œil aiguisé il voit les progrès liés au handicap qui avancent sur la bonne route. Celle-ci slalome avec beaucoup de polyvalence du basket au Jeux du Val de Marne qui viennent de se finir, la natation, la création d'une section pétanque, le golf avec son copain Jean-Pierre Duluc, la visite sportive dans les établissements... La fierté de cet homme intègre a qui on donnerait volontiers les clés du coffre-fort tient dans deux mots qui ont à ses yeux une importance considérable "100% bénévole.". Le sourire est de rigueur lorsqu'il parle de Charles Antoine Kouakou, le champion du monde :"Il fait partie de notre monde". Un monde qui tournerait bien moins rond sans ce type de bénévole d'un autre temps.

Pascal Pioppi

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