" Un métier aux belles émotions "

par LSA IDF / 12 juil. 2022 à 10:56 Mise à jour 12 juil. 2022 à 11:13

Passionnée par son métier d'éducatrice, sportive, Aurélie Pédrola connaît fort bien les rouages du para athlétisme adapté et fait le point sur son voyage de Marmande pour les championnats de France. Que du positif !

Aurélie quel regard portez-vous sur cette édition nationale à Marmande ?

Nous sommes partis en mini-bus à 4 éducateurs (Nino Schillaci, Maya Dufour, Louis Vincent) pour ce rendez-vous très attendu par nos jeunes. Je suis une habituée des championnats de France et j'ai apprécié comme mes collègues l'accueil très agréable, le site magnifique dans ce beau stade et une équipe technique très compétente pour cette organisation réussie. Avec le beau temps, toutes les conditions étaient réunies.

Quel est l'apport d'un tel rendez-vous pour vos jeunes ?

 Ils sont inscrits en section athlétisme à l'IME Maison Perce Neige Alternance Paris. Ils savent donc très bien ce qu'est un championnat et qui plus est un championnat de France. Pour la majorité des jeunes, c'est un puissant stimulant et l'attrait des médailles montre la détermination de nos jeunes autistes. C'est un moyen de s'engager totalement en renforçant leur désir d'aller chercher les différents podiums qui constituent un enjeu. On sent la différence dans la participation avec d'autres sorties et des championnats moins prestigieux. La motivation vient naturellement pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes.

(Une photo collector à Marmande. Le sourire est de rigueur)

Combien de jeunes aviez-vous à Marmande ?

Ils étaient 4, un en catégorie BC (Nioke KEITA) et trois en AB (Bakary KAMAGUIDE, Dylan IZABACHENE et un autre jeune homme) chacun dans deux épreuves. Ils ont récolté 4 médailles pour 8 épreuves dont deux titres pour deux jeunes sportifs.

Le plus dur a t-il été le long voyage ?

(Rire) Pas au retour dans notre Traffic où les 8 heures de voyage sont bien passées car il y a eu la grande fête des sportifs habituelle du samedi soir et la fatigue s'est faite sentir. Nous les avons sentis heureux, souriants. Les émotions partagées ont renforcé les liens avec l'équipe. C'est une aventure humaine très intéressante. Il y a des signes qui ne trompent pas dans ce bonheur partagé. Nous avons transmis les photos aux familles et une petite fête sera organisée à l'IME pour marquer cet événement comme il se doit.

Les jeunes et éducateurs ont-ils eu l'occasion de rencontrer le champion paralympique Charles-Antoine Kouakou ?

( "La joie de rencontrer le champion pour nos jeunes ")

Nous l'avons croisé et on a regardé ses courses. Nos sportifs ont pu l'aborder pour une photo et manger en sa compagnie. Un grand moment aussi pour mes collègues impressionnés par la gentillesse et la disponibilité du champion qui n'a pas pris la grosse tête et qui montre un réel plaisir de partager son aventure de Tokyo. Un grand champion qui montre l'exemple par sa fluidité sur la piste mais aussi par ses paroles.

Vous qui connaissez bien l'athlétisme, quels sont les bienfaits du sport ?

J'ai la chance d'être enseignante d'activités sportives adaptées et d'avoir été à la création d'une section sport adapté.  J'ai été quelques temps au Pôle France et pu suivre les travaux effectués par la commission nationale. Le sport est une passerelle pour nos jeunes qu'ils soient autistes ou déficients mentaux, Une manière de s'adonner sérieusement à une activité physique, chacun à son rythme avec ses possibilités. Tout le monde n'a pas les facultés physiques de Charles-Antoine Kouakou mais il montre que les efforts payent quand on pratique sérieusement et que l'on est bien pris en charge.

On sent que vous aimez ce que vous faites ?

Oui, j'ai fait le choix de rester dans l'IME pour continuer le travail entrepris. C'est un super métier qui procure plein d'émotions comme à Marmande. Les résultats gratifiants permettent aux jeunes de s'investir dans des projets. C'est génial et cela est très épanouissant.

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