Sandrine Destouches... de bonheur

par LSA IDF / 17 janv. 2022 à 09:09 Mise à jour 18 janv. 2022 à 18:56
Dans son petit village de Bossey en Haute-Savoie, Sandrine Destouches n'a qu'un petit cent mètres à faire pour se rendre en Suisse. Cette amoureuse de nature, n'a point à jaillir des starting-blocks pour savourer des horizons où jaillissent de bien beaux faisceaux lumineux. L'enfant native de l'Eure et Loir, a vécu une jeunesse "douce et sucrée avec des parents très aimants." Possédait-elle comme un cadeau venu du ciel les clés si précieuses qui permettent de favoriser les rencontres humaines ? : " J'étais une élève sage, studieuse enfin jusqu'en seconde " avoue en riant la première de la classe, toutefois traumatisée d'entrée en CP par une enseignante éloignée de sa fonction pédagogique.
Peut-être un enrichissement dans cette quête d'améliorer et de comprendre toute forme de différence qui fera d'elle une belle personne. Le bonheur reçu, simple toutefois sera retransmis avec fièvre et convictions profondes.

Le sport comme lien social

Timide et "introvertie", la petite Sandrine puise dans son quartier le relationnel bénéfique  pour s'épanouir. Des petits spectacles de danse pour les voisins vont renforcer l'équilibre en construction si fragile :" Cela a été horrible pour moi en 6e et 5e car j'étais mal dans ma peau. Heureusement que j'avais de bonnes copines". Le réseau va s'agrandir sur le terrain de handball du club d'Illiers-Combray, le village de Marcel Proust. Une madeleine à déguster :" Le sport collectif, c'est super et on partait chaque week-end. Je jouais en défense en étant, comme à l'école, très docile et attentive aux consignes. Je ne cherchais pas à briller mais à passer le ballon. J'appréciais car ce travail d'équipe ne reposait pas sur mes épaules. " 

Directrice d'école

Sélectionnée dans l'équipe de Région, Sandrine prend confiance, s'épanouit " Peut-être un peu trop".  En découvrant l'internat à Chartres en classe de seconde, le premier bulletin a été une désillusion et un recadrage en règle à la maison. Tir vite corrigé comme au hand et but réussi avec le bac puis un très court passage en fac pharmacie à Tours :" J'ai été choquée par le bizutage en changeant de suite en Deug bio pour une licence et une maîtrise en physiologie végétale." Vient une nouvelle bifurcation avec la préparation du CRPE (professorat des écoles) à Caen et une jolie 30e place au concours. Sans être une vocation, elle devient institutrice avec une classe de CP à Argentan puis directrice du regroupement pédagogique dès sa deuxième année.

La Suisse pour un nouvel envol

Porteuse de nombreux projets pour les élèves " fragiles", c'est le temps béni de l'épanouissement.  "Vraiment de jolis moments pendant 12 ans ". Sentant le besoin de se former dans les déficiences cognitives, elle postule pour des stages en milieu hospitalier sur Paris mais le contrat de l'Education est un frein, pire un boulet à traîner pour enlever les chaînes administratives. " Je ne me suis plus sentie soutenue et j'ai envoyé 60 lettres d'embauche. C'est une école de Genève qui a dit oui. J'ai réfléchi et en 48 heures j'ai tout plaqué pour retrouver les valeurs de la liberté."

De vraies valeurs humanistes avec le sport adapté

 L'expérience est valorisante en Suisse et lui ouvre de nouvelles portes en reprenant ses études. L'humanitaire la passionne :" Je suis curieuse et ces valeurs humanistes m'ont ouvert les yeux sur le monde lors des nombreux voyages. Un vrai sentiment d'utilité qui fait du bien aux autres. " La quarantaine rugissante et non rougissante, Sandrine, hyperactive, car sans cesse intéressée par l'autre, multiplie les expériences. Présidente de l'association Bulle d'Espoir, trésorière adjointe l'association Solibad - solidarité badminton,

présidente de la maison d'édition associative pour la jeunesse Poilopat, elle entre à la Fédération Française du Sport adapté et devient vice-présidente : "Là aussi c'est un concours de circonstances. J'ai été bénévole au CDSA de l'Orne et vite séduite par la simplicité et l'humilité des acteurs. J'ai été élue ensuite à la FFSA. J'ai beaucoup appris en goûtant pleinement les Jeux paralympiques Rio avec une philosophie de partage pour tous instaurée par le président Marc Truffaut." 
Sandrine s'engage à fond et son jeune âge est un atout pour la fédération :"Je suis admirative des performances réalisées à Tokyo par ces sportifs qui vont au bout et relèvent le challenge du haut niveau. L'exemple de Charles-Antoine Kouakou montre la richesse de ce travail collectif mis en place." Lucide face aux enjeux qui réclament une aide partenariale, Sandrine sait que la partie est loin d'être gagnée : " Les enjeux de société font que nous devons nous adapter. On se doit d'accompagner tous les sportifs en s'intéressant à la base. Il y a encore beaucoup de travail."

Des actions multiples d'aide à l'enfance

Lucide, attentive à tous, l'actuelle responsable de projet pour l'ONG Terres des Hommes avance à grands pas sur ses actions d'aide à l'enfance. Peintre à ses heures perdues, photographe, grande voyageuse, écrivaine et illustratrice chez Poilopat Editions, sportive avec du badminton et semi-marathon : "J'ai dû réduire la voilure car le master de psycho me prend du temps", Sandrine, cheveux au vent court après les avions, les trains, en goûtant les joies de son nouveau travail à Lausanne. En Suisse on sait pourtant prendre le temps et rêveuse, notre dame de Haute Savoie apprécie chaque rythme et sait s'adapter au bon tempo adéquat : " Dans ce paysage merveilleux je suis bien dans ma bulle de calme. Je suis à contre-courant des gens et suis optimiste pour l'avenir."

Une petite abeille travailleuse 

Cette belle fleur des champs, en dame nature  rêve de s'occuper d'une ruche. " Et aussi lancer un projet de logements pour que les personnes âgées puissent vivre ensemble dans un esprit communautaire ". Détachée du factice, de la télévision, de la politique "ce n'est vraiment pas mon dada " les projets affluent autour des enfants qui souffrent. Son esprit est tourné vers le positif entre humour, yoga et la famille pour se ressourcer. Sur le fil de la vie, cette équilibriste se balance tranquille. Mais où se trouve vraiment ce point d'équilibre miss ? :" Certainement le sport, une alimentation saine et savoir s'entourer de bonnes personnes."

Ses nombreux appétits ont dessiné sur son visage lumineux une géographie affectueuse en conservant le parfum d'éternité des fleurs cueillies dans son jardin secret.

P.P

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