L'athlétisme selon Janina (Savigny)

par LSA IDF / 4 mai 2022 à 08:55 Mise à jour 4 mai 2022 à 09:07

Une grande dame de l'athlétisme 

(Janina, une femme de mouvement) 

Après l'organisation des championnats régionaux para athlétisme adapté de Savigny-sur-Orge  (91  ) et avant la journée découverte programmée le 8 juin dans cette même ville, nous avons voulu revenir sur ce grand moment par le biais de celle qui donne une impulsion salutaire au sport adapté dans le club de Savigny avec plus de 30 inscrits sur les 350 que compte le club.

Ancienne athlète de haut niveau en Pologne, Janina Warunek-Bielewicz possède depuis toujours la fibre éducative et donne le meilleur d'elle-même pour apporter au sport adapté toute la place qu'il mérite. Interview.

(Lors du championnat régional à Savigny-sur-Orge)

Janina, avec un peu de recul, quel regard portez-vous sur le dernier rendez-vous régional para athlé adapté ?

Déjà c'était une super organisation grâce aux officiels d'Ile-de-France, des juges et pas mal de bénévoles ce qui est super important. J'ai été agréablement surpris de voir autant de monde avec la Ligue sport adapté avec des petits plus comme la photo finish. Je crois que l'intérêt grandit d'année en année et c'est bien.

Comment avez-vous lancé l'activité athlé adaptée ?

En 2014 de manière douce avec un entraînement par semaine. Les adhérents ont été je pense étonnés en découvrant ces jeunes qui pratiquaient comme eux. La demande venait des profs et le sport mène à la réussite des élèves chacun à son niveau. Puis cette inclusion est devenue normale pour tout le monde à Savigny. La cohabitation est vraiment effective dans l'espace commun.

Quelle est la démarche pour enclencher ce type de dynamique ?

Il ne faut pas être pressé car l'apprentissage du geste nécessite un long travail dans la durée pour trouver les repères et la mise en situation. Cela ne se fait pas du jour au lendemain pour les personnes qui encadrent. J'ai commencé seule et il est important d'impulser pour que la dynamique se mette en marche.

Ces championnats régionaux ont donc répondu à votre long et minutieux travail ?

C'est un côté super sympa de proposer une vraie compétition avec du matériel comme sur un championnat de France. La Ligue a fluidifié les choses avec l'informatique mais aussi la remise des récompenses de manière rapide. Il est important de ne pas faire attendre de trop. C'était parfait.

Qu'apporte l'athlétisme au sport adapté ?

L'athlé est d'abord un sport de base pour tout le monde. C'est une activité complète qui développe la motricité avec un apprentissage accessible facilement. Tout le monde peut courir, sauter... L'important est de respecter le rythme de chacun. J'avais un jeune qui ne pouvait pas faire un 200 m sans s'arrêter. Après un an il faisant deux tours de piste. C'était sa victoire à lui. Il faut un peu de volonté et l'important est de faire bouger les jeunes, de les faire sortir de chez eux pour aller vers un club, lieu de partage.

Et donc d'insertion ?

Dans l'école d'athlé on mélange tout le monde ce qui est profitable à tous avec la responsabilisation. Il faut expliquer le pourquoi à tous en apprenant la différence. Moi je parle de "mes athlètes" dans ce vecteur d'insertion en faisant que le regard des autres change. Le sport permet cela.  C'est génial. 

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