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Eric Duclos - 57 ans - Habite Bobigny (93) - Arbitre depuis 1986 et officiel depuis 1998 - Cuisinier à l'ESAT des Muguets à Drancy-Le Bourget
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Eric, comment êtes-vous devenu arbitre ?
- J'aime le foot et me rendre utile. J'ai représenté mon club. J'ai passé mes examens. Certes arbitrer au départ a été un peu compliqué mais j'ai rejoint la FSGT en 98 et l'aventure continue en étant toujours licencié.
Quelles sont les difficultés pour diriger le jeu et surtout les joueurs ?
- La difficulté la plus grande est de prendre de suite la décision de siffler. Pour cela il est indispensable de bien connaître le règlement et de maîtriser les lois du jeu à 100%. Après, il faut se faire respecter et aussi respecter les joueurs. Il m'arrive parfois de sorttir le carton.
(Lors de la Soirée des champions avec son pote Charles-Antoine Kouakou)
C'est plus facile en FSGT ?
- Un match reste un match mais le climat est bon. A la FSGT on applique les mêmes règles qu'au rugby avec lors de contestation une avancée de 10 m du lieu de la faute et un carton blanc lorsque le joueur est énervé de 5 minutes au départ . il revient ensuite en jeu et enca de récidive, c'est 10 minutes puis la sanction du carton ensuite. C'est équitable et bien vécu. Nous sommes à deux sur le terrain, plus facile pour le quadriller et être près de l'action.
Quel genre d'arbitre êtes-vous ?
- (Sourire) Cela dépend des matches. Je suis assez tranquille. Si il y a un bon esprit, cela va tout seul sinon il faut serrer un peu et ne pas laisser trop jouer. Je crois qu 'avant tout il faut aimer prendre le sifflet en faisant partie du jeu. Disons qu'en une saison je distribue au maximum dix cartons de couleur jaune. Il faut sentir le jeu et les joueurs qui sont là avant tout pour s'amuser.
Votre meilleur souvenir d'arbitre ?
- Je suis sensible à la correction des joueurs, des clubs. Cela fait toujours plaisir quand on nous respecte et que l'on se serre la main à la fin avec un petit mot de reconnaissance. Je fais aussi partie de la commission de discipline le mardi soir pour étudier les dossiers des cas sensibles.
Vous avez un arbitre de référence ?
- Oui, une arbitre même avec Stéphanie Frappart la première femme à avoir arbitrer un match pro en Ligue 1. J'aime son arbitrage et puis, elle court comme un lapin (Rire) Elle possède de sacrées qualités car moi, si je suis un amateur elle doit supporter une pression terrible. Bon c'est vrai, elle est pro et moi je suis payé au lance-pierre. Nous ne sommes pas au même tarif, moi je tourne à 50 euros mais cela fait du bien à la fin du mois outre le plaisir que je prends sur le terrain.
Eric, lors du dernier championnat régional de futsal vous avec tenu le sifflet lors de 25 rencontres consécutives dans la journée. Comment est-ce possible ?
- (Rire) Disons qu'à la fin de la journée j'ai eu mal aux jambes mais personne n'a voulu prendre ma place alors j'ai assuré. Je n'ai pas arrêté mais il n'y a pas eu de problème car j'aime aussi cela pour le sport adapté. C'est Alexis Champin l'éducateur qui m'a fait connaître le sport adapté. Il a été hyper gentil et j'apprécie le club de Drancy dont l'équipe première joue en N3. Alexis m'a mis le pied à l'étrier et m'a expliqué le rôle de l'arbitre. Il est cool et quand je suis dispo j'aide comme je peux mais de manière bénévole car il n'y a pas de sous. je redeviens alors bénévole pour le plaisir.
Oui mais comment avez-vous terminé votre marathon au sifflet des 25 matches ?
- Crevé, lessivé mais le lendemain j'avais un autre match assurer. Je peux vous dire que je n'ai pas traîné pour aller me coucher le dimanche soir avant ma semaine de boulot comme cuisinier. Mais pour moi, j'aime le sport adapté et je rends service avec mon cœur.
Vous avez connu Charles-Antoine Kouakou en étant dans le même ESAT ?
- Oui nous sommes copains. On s'appelle. Je le connais bien car il était jardinier du temps de Monsieur Turlick et moi à la cuisine. J'ai beaucoup d'estime pour ce grand champion français et puis il simple en d'une grande gentillesse. J'ai même posé avec lui pour une photo lors de la dernière soirée des Champions à l'Assemblée Nationale. Une superbe cérémonie que j'ai eu plaisir à suivre dans la salle.
(Propos recueillis par Pascal Pioppi)